Le Cerro, point culminant de Montevideo
Une fois n’est pas coutume, la plus jolie vue de Montevideo n’est pas reservée aux classes supérieures. Le cerro est un quartier résolument populaire, à certains endroits proche du bidonville.
Pour y arriver, il faut d’abord effectuer une petite trotte en bus, la vue est belle également parce que le quartier se trouve à l’autre bout de la baie. Cela permet de se rendre compte de l’étendue de la ville qui s’étale sur 35 kilomètres de diamètre. On traverse plusieurs quartiers, plusieurs niveaux de vie, différentes facettes de la ville avec ce je ne sais quoi de commun, peut-être l’âme de Montevideo…Le Cerro est en fait une butte qui surplombe la baie au sommet de laquelle trône la fortaleza, la forteresse de Montevideo, haut lieu touristique : musée militaire à la gloire de Artigas (pour changer) et machines à pièces pour zoomer sur la vue. Le quartier tout autour est un ancien quartier industriel et ouvrier, comme en témoignent les fantômes des frigorificos, patrimoine industriel déchu. Ces usines de transformation ou de conservation de la viande destinée à l’exportation, sont aujourd’hui obsolètes ; la principale production de l’Uruguay n’étant plus ce qu’elle était.
Le quartier reste encore aujourd’hui populaire. Nous faisons la fin du trajet à pied, cela ne doit pas être courant, sur notre passage, tout le monde se retourne, ne se gêne pas pour nous regarder comme des ovnis. Le touriste n’a pas l’air d’être chose fréquente ici. La forteresse est tout près, mais elle est comme une bulle, un corps étranger qui ne s’intègre pas à son environnement. Nous croisons des habitations vraiment précaires, pourtant Ulrika (une amie suédoise en stage d’assistanat social dans le quartier) nous dit que nous traversons la partie la plus aisée du quartier, qu’ici tout le monde a un téléphone portable, mais pas forcément quelque-chose à manger. La Suisse de l’Amérique du Sud est tout de même un peu tombée de son pied d’estale...